vendredi 25 mai 2012

Jean-Pierre Goux, Siècle bleu (Ombres et lumières)

Résumé
Traqué au coeur du pays navajo, Abel Valdés Villazon, le leader du groupe écologiste Gaïa, révèle un mensonge d'Etat effroyable et espère ainsi provoquer la chute du gouvernement américain. Mais ce secret dissimule un complot bien plus vaste qui implique Pékin et le milliardaire Cornelius Fox.

La Maison Blanche pour se défendre, lance toutes les forces du pays aux trousses de Gaïa tandis qu'une bombe atomique explose dans le désert du Nouveau-Mexique.

Aidés par un mystérieux hacker et bénéficiant peu à peu du soutien de la population, Abel et sa femme Lucy se battent pour survivre et leur combat devient le symbole de l'opposition entre deux visions de l'Homme.

La Révolution bleue se met en marche. Les rêves d'une poignée d'individus suffiront-ils à infléchir la marche d'un monde au bord de l'effondrement ?

Mafias, raréfactions des ressources naturelles, paradis bancaires, hacking, machinations d'Etat, menace nucléaire, Ombres et Lumières nous plonge dans les arcanes les plus secrètes de notre société.
Ma critique
Tout d'abord, un gros merci au forum Club de lecture pour m'avoir fait découvrir ce nouvel auteur qui en est à son deuxième roman et qui est, ma foi, très prometteur!

Concernant le style de l'auteur, j'ai apprécié le fait que les jours et les lieux soient mis en caractère gras, car la notion de temps est très importante dans ce thriller écologique ou la perte de l'astronaute coincé sur la lune dépend de l'avancement de l'intrigue. Pour un roman très politique et très engagé, je trouve que l'auteur vulgarise très bien les concepts financiers et écologiques qu'il apporte. Les pages se tournent l'une après l'autre et on a toujours l'impression que quelque chose d'important va survenir et va changer le cours de l'histoire. Un texte clair et très bien rédigé, approprié dans le cas d'un roman comme celui-ci qui met de l'avant des concepts assez complexes comme la fraude financière et le blanchiment d'argent.

Pour ce qui est des personnages, une brève description physique est faite, mais on voit que les caractériser psychologiquement n'est pas de la plus grande importance dans le contexte de l'histoire. On trace davantage la psychologie des phénomènes financiers sous-terrains et autres sujets qui sont le centre de l'intrigue. Les personnages me paraissent donc seulement comme des acteurs dans un monde qui dirige l'histoire. Il y a Lucy, la femme d'Abel qui s'avérera jouer un rôle d'actrice exceptionnel. Cependant lorsqu'elle annonce qu'elle est enceinte, j'ai eu un petit doute. Est-ce vraiment Abel le père ou Philip ? Abel est le personnage cible de l'histoire; le bouc-émissaire, celui qu'on accuse de tout et qu'on pourchasse alors que ses intentions sont des plus honorables. Fort de caractère, il parvient à faire son chemin et à enfreindre les obstacles les uns après les autres. La panthère noire qu'il porte en lui et son pouvoir de chamane font de lui un être puissant qu'il ne faut pas prendre à la légère. Paul Gardner, astronaute pris sur la lune, auteur de plusieurs billets de blog tente de faire entendre raison à la population. À travers ses réflexions, j'ai pris conscience de l'importance de maintenir un équilibre sur la terre, de s'entraider et de protéger nos ressources naturelles. La notion de Siècle bleu qu'il énonce rappelle la pureté d'une planète sans encombre. Il utilise des métaphores très fortes, notamment celle du baobab que j'ai retenue. Des passages qu'on ne se lasse pas de relire, un peu comme un recueil de poésie dans lequel quelques poèmes atteignent notre tranquillité et mettent en branle un processus de réflexion très long. C'est le cas de certaines réflexions faites par Paul Gardner qui se rapportent à la négligence humaine d'aujourd'hui.

Concernant l'intrigue, je suis heureuse qu'un auteur évoque ouvertement et de façon imagée les fléaux qui font aujourd'hui partie de notre quotidien. La crise du pétrole, les luttes pour les ressources naturelles, la question de la bombe atomique...Autant d'événements écologiques qui ne cessent de nourrir les médias et les discussions sur les tribunes. Ce roman c'est l'actualité mise en métaphore. Tout un concept mis en place entre les États-Unis, les chinois et un groupe protecteur, Gaia pour mettre en lumière la question de l'atmosphère sur la lune, du commerce discret monétaire et de tous les rudiments concernant l'environnement. Car les fraudes monétaires et les pots-de-vin sont nombreux ces dernières années. Je crois que l'intrigue de ce roman ne vise pas un pays en particulier, car je pense qu'autant au Québec qu'ailleurs, on doit vivre quelque part des problèmes très similaires.

Ce roman est à lire absolument pour ceux qui souhaitent avoir une vision différente de la politique et de l'actualité, mais aussi pour les fervent protecteurs de l'environnement et ceux qui sont curieux de découvrir les débats de la société d'aujourd'hui. Il s'agit d'un ouvrage engagé qui vise à responsabiliser et à donner une bonne prise de conscience. Si vous ne tirez aucune leçon de la lecture de ce roman, c'est que vous l'avez lu trop rapidement ou que vous ne l'avez tout simplement pas compris. 


Ce qui m'a plue le plus c'est de voir l'actualité énoncée sous un regard différent, mais aussi de comprendre les dessous de certains caïds de la finance. La corruption est omniprésente et il est étonnant de voir à quel point elle peut demeurer cacher très longtemps.


Ce qui m'a le moins plue, c'est la fin avant l'épilogue. Une fin un peu trop légère selon moi. J'aurais pris quelque chose d'un peu plus engagé pour continuer dans la logique de l'intrigue. Autrement, pour moi, ce roman est un bijou que je conserverai absolument! 

Pour en savoir plus sur la saga Le siècle bleu, n'hésitez pas à consulter le site web suivant: www.sieclebleu.org

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