vendredi 18 mai 2012

Carole Martinez, Le coeur cousu

Résumé
Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse...
Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels.
Carole Martinez construit son roman en forme de conte: les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé: il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie.
Ma critique

J'ai découvert cette auteure par le biais de la lecture commune de juillet sur le forum Livraddict. Ce n'était pas un de mes premiers choix, mais compte tenu de l'abondance de votes que ce roman a reçu, je me suis laissée tenter par la découverte.

Concernant le style de l'auteure, il n'est pas du tout apparent qu'il s'agit de son premier roman. Elle écrit avec une plume habile et sait créer des phrases complexes et lourdes de sens. Cependant, je crois qu'elle a trop usé des figures de style. L'esthétisme qu'elle a cherché à donner à ses phrases a en quelque sorte compliqué ma lecture et l'a rendue plus lourde. J'aurais aimé des descriptions plus simples et plus fluides de façon à s'agencer parfaitement avec le reste du texte. Malgré tout, sa plume est excellente et très littéraire.

Les personnages qu'elle a créés sont d'une originalité sans pareil. Frasquita, mère et personnage principal de l'histoire, fait des miracles avec du fil et une aiguille. Elle crée des oeuvres majestueuses à partir de quelques bouts de tissu. Sa fille Clara possède une brillance qui fait tourner la tête des autres. Pedro se démarque par ses cheveux rouges. Martirio se démarque par sa froideur et finalement, Anita par sa gentillesse et sa bonté. Seule Soledad, le petite dernière, ne bénéficie pas d'une description absolue de son personnage. On en apprend très peu sur elle dans l'histoire, car c'est elle qui narre le roman. J'aurais malgré tout apprécié de savoir ce qu'il advenait de son personnage à la fin, comment elle choisirait de poursuivre sa vie bien qu'on sait déjà au début du roman qu'elle ne souhaite pas se marier.

L'intrigue, quant à elle, m'a laissée perplexe. Le roman est divisé en trois sections et j'ai eu l'impression qu'à chaque section, on aurait pu faire un roman distinct, soit les tomes 1,2 et 3. Le seul lien conducteur ce sont les personnages de Frasquita et de ses enfants qui reviennent. Seulement, j'ai trouvé que le lien entre chaque partie était un peu mal conçu. La magie est pourtant bien intégrée. Dans les diverses scènes on peut facilement découvrir le talent de couturière de Frasquita, tout comme l'importance accordée à la petite boîte qu'il faut transmettre, mais ne pas ouvrir avant un certain délai. Les personnages sont magiques en soit et c'est ce qui rend l'histoire intéressante. En dehors de cela, j'ai trouvé que le reste n'avait pas vraiment de contenu. La première partie traite des combats de coqs alors que la deuxième parle de la rébellion des paysans contre ceux qui les privent de vivres. Il n'y a aucun lien entre ces deux parties, d'ou le manque d'intérêt pour ce qui est narré. La troisième partie voit revenir José, le père des enfants, mais c'est surtout la nouvelle vie de Frasquita dans son nouveau quartier qui est abordé. On y voit comment elle exploite son talent, les amours de ses enfants et le quotidien de la petite famille. C'est décidément cette partie que j'ai trouvée la plus intéressante et la mieux réussie. La magie était bien préservée!

Ce que j'ai le plus aimé ce sont les personnages originaux qui m'ont fait sourire ainsi que la présence de la magie au quotidien!

Ce qui m'a déçu le plus c'est de faire face à une intrigue un peu décousue et dénuée d'intérêt alors qu'avec des personnages si bien caractérisés, on aurait pu créer quelque chose de beaucoup plus percutant et poignant!

Malheureusement, je ne recommande pas ce roman. Les 400 pages qu'il contient m'ont pris énormément de temps, car j'avais de la difficulté à le terminer.

Je lui donne une note de 2/5.

1 commentaire:

  1. Je n'ai encore rien lu de Carole Martinez ... Quel dommage ! je pensais qu'il était génial !

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