jeudi 26 avril 2012

Kathryn Stockett, La couleur des sentiments

 
 
Résumé
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante. Passionnant, drôle, émouvant, La Couleur des sentiments a conquis l'Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d'exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.
Ma critique : Lorsque j'ai entamé la lecture de ce roman, je m'attendais à trouver un contexte historique très prisant sur les lois raciales de cette époque, mais heureusement, cela n'a pas été le cas. Les quelques références sur Martin Luther King et l'actualité de 1962 m'ont justement orientée sur les raisons de l'attitude des personnages de l'histoire. J'ai rarement l'habitude de lire des romans engagés comme celui-ci, mais comme je participe à la quasi totalité des lectures communes, je me suis dite que comme il avait été très apprécié selon les critiques et que les membres l'avaient choisi, qu'il ne devait pas être mauvais. Je suis bien heureuse de ne pas avoir vécu à cette époque et dans la ville de Jackson. Miss Leefolt et ses amies du club de Bridge ont une telle attitude envers les noirs (des moins que rien, des gens sans éducation, des servants etc.) qu'ils en sont presque rendus à  les traiter comme des bêtes. Surtout cette histoire de créer une toilette pour les bonnes seules, là, j'en suis restée complètement sidérée. Aujourd'hui, là ou je vis, Montréal est une ville multi-ethnique et les noirs étudient les mêmes disciplines que les blancs, fréquentent les mêmes lieux publics etc.  Heureusement qu'un changement s'est effectué, car vivre avec ces lois aurait été très lourd selon moi.

J'ai retenu plusieurs passages intéressants. Premièrement, celui ou Skeeter rempli le terrain de Hilly avec des cuvettes de toilette de toutes les couleurs. Je vous dis, je n'ai jamais autant ris. Deuxièmement, celui ou Stuart apprend que Skeeter écrit un roman sur les bonnes et qu'il refuse de l'épouser pour cette raison. Mais voyons quelle idée!

L'auteure a séparé le livre en alternant les narrateurs, deux bonnes et Skeeter. Cela a permis d'observer les relations sous divers points de vue et cela a donné au roman un ton intéressant. Un style d'écriture adapté à ce type de roman et une histoire bien tissée.

Le personnage qui m'a le plus plu c'est Skeeter. Engagée dans sa cause, tenace, persévérante et ambitieuse, elle a su mener son projet à bien et tenté de faire entendre raison à plusieurs. Des femmes comme elle, il en aurait fallu plus qu'une pour faire changer les choses, mais c'est un bon début. Aujourd'hui, il y a des femmes et des hommes comme elle qui tentent de faire changer les choses via divers médias; je pense notamment à Danny Laferrière. Je ne sais pas si vous le connaissez, mais il raconte des faits très intéressants sur la réalité de son pays. Alors je vous laisse avec la réflexion suivante; si quelque chose vous tient à coeur et que vous avez l'impression que les choses n'avancent pas, n'hésitez pas à le mentionner et à vous mobiliser avec les moyens qui vous mettent le plus à l'aise, car dans le silence, le statuquo reste maître.

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